Un Lama Jaune ne meurt jamais

jeudi 27 janvier 2011
On n'est pas mortes. Je ne sais pas si on est bien vivantes, par contre.
On va revenir, c'est sûr, on a encore plein de trucs à vous raconter. On vous demande juste un peu de patience.

Bien à vous,

Les Lamas Jaunes.

Arte ou comment finir sa nuit en bonne et due forme

mercredi 12 janvier 2011
J’ai presque fini mes partiels. Il me reste un dossier à rendre pour vendredi, je suis large. ‘Fin je ne suis pas si large que ça j’arrive encore à passer les portes de chez moi mais ma procrastination et mon manque de sommeil en ont décidé autrement. Donc, ce matin, au lieu de me lever à une heure correcte qui m’aurait permis de travailler un peu, je me suis levée royalement vers le 11h, fais le minimum syndical (autrement dit la liste des choses à faire que ma mère m’avait laissée avant de partir) pour ensuite me caler devant la télé. Et je suis tombée sur Arte et ses reportages animaliers. En plus de Confessions Intimes et Toute une histoire, les reportages animaliers c’est ma passion. Et on ne dirait pas comme ça, mais on en apprendre des choses avec ces reportages. C’est comme les C’est pas sorcier, c’est un peu ma bible.
Ce matin, l’émission avait pour thème les lionnes qui partent à la chasse. Parce qu’avant tout, faut savoir que même chez les lions, c’est la femelle qui part faire les courses. Alors bien sûr il est dit que les mâles pendant ce temps s’occupent des intrusions sur le territoire, mais en fait, je suis sûre qu’ils en profitent pour aller faire une sieste. Les chanceux cons.
Donc, le reportage était sur ces lionnes qui partent chasser la gazelle, les chanceuses. Et donc on peut voir comment elles mettent en place toute une stratégie bien ficelées pour mettre ko leur proie. Bien souvent elles partent à plusieurs, et attendent la nuit pour attaquer, parce qu’elles sont pas connes dans le fond, ce sont les seuls mammifères (ou presque) à y voir aussi bien le jour que la nuit.
Au début, elles s’attaquent à des petites proies, comme les antilopes, mais comme leurs cons de mâles ont grave la dalle, et qu’ils en demandent plus, elles se décident à aller chasser du gros gibier : la girafe. Comme ce sont de redoutables chasseuses, mais pas tellement finalement, elles s’attaquent à plus faibles qu’elles : le girafon. A ce moment-là du reportage, le suspense est digne des plus grands films policiers. Les lionnes, bien organisées s’attaquent à Maman Girafe et son Girafon, Maman Girafe ne sait plus où donner de la tête et Girafon se fait attaquer par une lionne sanguinaire. Girafon est au sol, et Maman Girafe s’énerve après les lionnes. Elle envoie les sabots et dans un geste malheureux, elle tue son bébé. Là, je ne vous cache pas qu’une larme a coulé le long de ma joue. Parce que les lionnes étaient à deux griffes d’arrêter, trop impressionnées par le coup de sabot de la Long Cou, mais comme cette dernière s’est plantée de cible dans l’action, ben les lionnes ont pu récupérer le girafon pour filer à bouffer aux rois de la jungle.
Mais les mâles, comme ils sont super chiants, ils en veulent encore plus. Du coup, le lendemain (ou pas, hein en fait, mais comme c’est moi qui écris, c’est moi qui choisis, et si vous voulez choisir vous aussi, ben créez un blog) les lionnes repartent à la chasse pour cette fois-ci s’attaquer à Maman Girafe. Ce ne sera pas une tache facilement pour les lionnes car la girafe est plus grande, peut tuer un autre animal en un seul coup de sabot dans la colonne vertébrale et a une ouie et une vue super aiguisées, sauf que quand elle bouffe, cette grognasse de girafe est aussi vulnérable qu’une moule sous LCD. Donc, comme les lionnes ne peuvent pas vraiment rivaliser par la force, elles utilisent leur malice, et profitent que la girafe mange la nuit sur des cailloux (pas pratiques quand on a des sabots) pour attaquer. Pour ce coup-là, elles ont même fait appel aux remplaçantes : elles sont une dizaine pour attaquer Maman Girafe. Et force est de constater qu’elles ne sont pas assez pour mettre ko la charmante (parce que d’après wikipédia, zarafah en arabe ça voudrait dire charmante), donc là y’a un mâle (surement énervé d’attendre son repas du soir) qui vient les aider à achever la proie. Honnêtement, la girafe n’avait aucune chance, et faut bien que les lions bouffent aussi de temps en temps, mais toute cette horreur de bon matin m’a fait mal au cœur.
Une fois le générique de fin lancé, j’ai mis France 2 et je me suis dit que quand même être ignorant ça avait du bon. Parfois.

Le jour où le vendeur de KeyWest m'a dit bonjour

vendredi 7 janvier 2011
Concrètement ça ne fait qu’un an que je me définis comme lesbienne. Avant, tout n’était pas bien clair ou tout l’était trop pour que je l’assume vraiment. Avec le recul, j’aurais dû m’en apercevoir avant, mais soit, c’est ainsi.
Donc, ça fait un an, sans que j'aie vraiment peur d'outer. Peut-être parce que dans le fond j’ai toujours pensé que ça se voyait et que par conséquence je n’aurais pas vraiment besoin de le dire. Bon, j’ai quand même pleuré en le disant à ma mère, mais c’est une autre histoire, c’était principalement pour l’amadouer.
Bref.
Je disais que j’ai toujours pensé que ça se voyait, donc pas de besoin particulier à confirmer ce que tout le monde sait déjà. Et j’ai raison. Bon, y’a eu cette fille de promo qui me disait que ça se voyait pas, mais je pense que c’est parce qu’elle avait ses lunettes de soleil. C’est pas possible autrement.
Déjà à Noël, alors que je faisais un CO de la mort qui tue dans le froid glacial de l’hiver, en disant à mon cousin que la personne dont il demandait des nouvelles était une fille, il m’a dit qu’il était déjà au courant. Je n’ai pas tremblé (sauf parce qu’il faisait froid), je n’ai pas bafouillé, je n’ai pas pleuré. Tout tombe à plat.
Habituellement, le coup du « je le savais déjà » passe mal. J’ai toujours envie de répondre « Comment tu savais alors que moi-même je ne savais pas ? » Et la plupart du temps je le prends mal, car je le prends comme un jugement, comme un truc du genre « Mais t’es trop conne ou quoi de pas l’avoir vu avant ». Bah ouais, je suis trop conne parce que si je l’avais vu avant justement, je n’aurais pas perdu mon temps et mon énergie à vouloir plaire à des gars qui moi-même ne me plaisaient pas.
Mais là je n’ai rien dit, peut-être parce que c’était mon cousin, allez savoir.
Ce soir, encore, j’en ai eu la confirmation de mon lesbianisme patenté et visible. Avec ma sœur et LaMalice qui me sert de Bibou, j’étais en ville (et personne n’a changé de trottoir) à la recherche du sac de l’année. A la fin de notre périple et alors que la plante de nos pieds commençait à se manifester, nous entrâmes dans KeyWest. Je me dirige directement vers les sacs, rapport au fait qu’on en a marre de marcher, et en vois un qui me plait. Le vendeur arrive et commence à nous parler. En principe, j’aime pas quand les vendeurs viennent me taper la discute, et le vendeur d’Atlantic une demi-heure plus tôt m’était largement suffisant, mais là je me suis laissée avoir par sa petite taille. Donc il vient et on lui autorise son petit quart d’heure de gloire. On rit avec lui, je lui soumets l’idée que je suis parfaite et essaie d’avoir la confirmation en me demandant si j’ai un mac. Yes I have, so I am que je lui dis. Ouais, non, je n’ai pas répondu en anglais (je ne voulais pas en faire trop). Donc le quart d’heure se passe et comme c’est ma sœur qui payait mon sac, je lui demande si le prix lui convient tout ça tout ça. Et d’un seul coup, la question à 100 000 : « Et sinon vous êtes ensemble ? » en nous regardant toutes les trois. Je ne voulais pas lâcher le morceau de suite, donc, je lui ai dit que c’était ma sœur, l’aimable personne qui payait à la sortie. Sauf que vraisemblablement cette réponse ne lui suffisait pas et il a voulu en savoir plus. Du coup, il s’est tourné vers LM et moi, pour savoir si on était ensemble. Extrait :
- Et vous êtes ensemble ?
- Oui.
- Ensemble, ensemble (en faisant se frotter ses deux index)
- Oui
- Ah oui, non mais vous auriez pu faire ménage à trois. Ça arrive aussi. (l’idée qu’on puisse être un couple de trois filles ne semblait pas du tout lui déplaire.)
- Oui, mais non.
And so on and so on.
Au début, il pensait que j’étais avec ma sœur parce qu’on se ressemblait et que certaines fois, les personnes en couple se ressemblent.
Oui mais non.

Je crois que j'ai pas fini d'en vivre des trucs du genre.

Mais d'aventures en aventures

mardi 4 janvier 2011
Cet aprèm j’ai fait honneur aux rois mages en mangeant un bout de leur galilée, en compagnie de mes voisines lesbiennes. Non pas celle qui m’a montrée sa copine dénudée sous les draps, mais bien les mamies de 70 et 80 ans.
Comme toutes les grands-mères elles sont vieilles et chiantes. Mais contrairement à ma grand-mère qui passait son temps à me raconter comment la vie était difficile pendant la guerre, ces deux mamies-là nous parlent de leurs aventures. Et franchement, ça me donne envie.
Là par exemple elles nous ont raconté leurs vacances à Montpellier. C’était un 15 aout et fraichement débarquées de leur Est natal, elles cherchent un hôtel. Fatiguées de tomber que sur des refus, elles décident de dormir sur un parking, dans la voiture. Le lendemain, elles cherchent un endroit pour se débarbouiller et tombent sur une espèce de place où on peut se doucher. La première enlève son haut et se retrouve en soutif, la seconde enlève aussi son haut, mais n’avait pas de soutif et finit donc nue, sur une place avec des passants qui vont qui viennent. Un homme les croise et les regarde bouche bée, celle qui était à moitié nue le regarde passer sans se rendre vraiment compte qu’elle est topless.
Et des anecdotes comme ça, elles en ont une palanquée. Et c’est rien, ce sont des conneries, mais ça me fait rire. Rire d’imaginer deux belles femmes (parce que je ne doute pas de leur beauté de jeunesse) libres de prendre leur douche dans un lieu public, sans trop se soucier de ce que les autres pensent. Elles ont fait 150 jobs et habité 150 villes de France. Quand je les entends parler j’ai l’impression qu’elles ont eu 10 vies déjà. Sans Game Over. Je trouve ça beau.
Quand je suis partie de chez elles, repue, j’ai réalisé une fois de plus que j’enviais leur vie. Elle a l’air tellement simple ; alors qu’en fait, je sais qu’elle ne l’est pas. Au bout de 40 ans de vie commune, elles peinent à se supporter. Mais je ne vois que ce que j’ai envie de voir dans l’histoire : elle se balade seins nus en plein Montpellier et la vie est belle. Je me dis que cette vie-là n’est plus possible de nos jours.
Trop coincée entre bien faire et faire vite.
Alors que tout ça est dans ma tête. Les gens autour de moi prennent le temps de s’envoler. En reprenant mon ancien compte FB, j’ai retrouvé une fille qui n’hésite pas à sortir son passeport et faire chauffer sa carte bleue. Elea a échangé ses dollars australiens contre Dobby. Alors finalement, c’est encore possible aujourd’hui, suffit de faire un pied de nez à tout ce qu’on veut nous faire croire comme the way of life. Un jour j’y arriverai peut-être.

 
© Les Lamas Jaunes