Eternal Sunshine

samedi 12 février 2011
Je ne l’ai vu qu’une seule fois. Une seule et unique fois. Si je ne me souviens pas exactement du film, je sais où j’étais quand je l’ai regardé et dans quelles conditions c’était. J’étais seule dans mon salon, c’était un lundi soir. A ce moment-là, je reprenais le contact avec une amie, une très bonne amie. Je me souviens à la fin du film lui avoir conseillé de le regarder, parce qu’il me faisait penser à elle et j’arrêtais pas de me dire qu’il lui plairait aussi.
Quand on me parle de ce film, je repense à ce soir-là et à la fille sous la table. C’est tout. Je ne sais pas si j’aimerais avoir plus de souvenirs. Je ne sais pas si j’aimerais me souvenir de plus de choses du film.
On passe notre temps à construire des souvenirs qu’on veut oublier après. On veut les oublier simplement parce qu’ils sont encore douloureux. On veut les oublier parce qu’on sait qu’on les reverra plus. On fouille le passé pour effacer les traces, pour faire de la place aux nouveaux.
Quand elle est partie, j’ai brulé tout ce qu’elle m’avait écrit. Les centaines de copies doubles noircies sont parties en fumée, comme ce que je pensais de ce qu’on avait vécu.
Je ne sais même pas pourquoi je vous parle de ça, vous ne la connaissez même pas.

On passe notre temps à construire des souvenirs qu’on veut oublier après. Quand je repense à tous ceux qui m’ont torturée (et que j’ai voulu oublier) je me dis que ce n’est pas plus mal finalement, que j’y pense encore. Je me dis que j’ai bien fait de ne pas tout avoir brûlé.


- Est-ce que mon cerveau peut être endommagé ?

- Et bien le principe même de cette intervention c'est d'endommager le cerveau, mais on est dans le même état qu'après une soirée bien arrosée. Rien de méchant.



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